The King de Rich Koslowksi
Je n'ai jamais été un fan d'Elvis. Mais j'aime "le King" ! Pourtant la couverture de cet épais livre ne laisse guère de doute sur le sujet, se ce n'est ce casque étrange qui orne le sommet du crane du plus adipeux des mythes américains.
Il est logiquement mort en 1976. Et pourtant, il est sur la scène du Trident, un casino de Las Vegas devant les yeux, d'abord sceptiques puis incrédules, du journaliste Paul Erfurt. Vieux cheval tentant un retour, le gratte-papiers espère se refaire en brossant vite-fait-bien-fait de cet imposteur (?) qui surfe sur la fascination religieuse que portent à Elvis Presley ses fans purs et durs. Et si c'était vrai ? Si finalement il n'était pas mort ? Le doute grandit...
Rich Koslowksi a-t-il réalisé un bijou rare ?
Sans être extraordinaire, son graphisme en bichromie simple, sans chichi me rappelle celui de Dylan Horrocks ("Hicksville", L'Association).
Le scénario regorge de tronches improbables, de rebondissements efficaces mais surtout de personnages attachants tels, bien évidemment le journaliste et sa cible dont les faces-à-faces représentent les moments-clés du récit. Nombreux sont les thèmes brassés dans ces quelques 250 pages (les média, la starification, les diverses renaissances au sens propre comme au sens figuré...)
J'ose l'écrire, dans ce one-shot, l'ombre d'Alan Moore rode. En effet, la déification d'Elvis et tout le merchandising qui traîne autour rappelle quelque peu Ozymandias (Qui est capable de rattraper une balle de revolver ?). Le casque du King m'a fait tout de suite penser au Masque de V (Faut-il l'enlever pour découvrir la vérité au risque de balayer le mythe ?)
Encore une fois, les éditions « Treizeétrange » (salut monsieur "To eat") nous livrent une histoire hors norme dans un style peu commun. A lire sans tarder !